À l’approche des débats des chefs, nos spécialistes rappellent quelques incontournables, tant pour cet exercice de haute voltige que pour toute prise de parole en public.
Vous connaissez peut-être l’anecdote du premier débat à l’élection présidentielle américaine qui a été télédiffusé en 1960, opposant John F. Kennedy à Richard Nixon. Ce dernier avait sous-estimé l’importance du langage non verbal et du pouvoir de l’image. Il avait notamment refusé de se faire maquiller et suait à grosses gouttes sous les projecteurs du studio de télévision avec un air peu sympathique. Les experts s’entendent pour dire qu’il a perdu l’élection à cause de sa contre-performance à ce débat.
Depuis, les chefs de partis prennent au sérieux cet exercice et s’y préparent bien mieux. Avec raison. La forme et le contenant jouent un rôle crucial dans la perception du public. Le ton de la voix, la posture, les expressions faciales et les gestes sont aussi importants que les mots. Un chef qui garde une posture droite, un regard confiant et une gestuelle contrôlée inspire la confiance et la crédibilité. À l’inverse, un froncement de sourcils, un sourire narquois ou un tic nerveux peuvent envoyer de mauvais signaux.
Donner le ton
Les débats des chefs commencent traditionnellement avec une déclaration d’ouverture : on ne dira pas assez à quel point elle est importante. Comme dans toute présentation publique, celle-ci permet de donner le ton, de capter (ou perdre) l’attention des téléspectateurs, d’introduire son message principal et, surtout, de se donner confiance pour la suite.
Parler au public – pas aux autres chefs – avec clarté
Le véritable objectif d’un débat est de convaincre les électeurs, pas de battre ses adversaires dans un concours oratoire. Un bon chef s’adresse directement aux citoyens, avec empathie, en utilisant un langage clair, une intonation dynamique et des messages convaincants.
Un discours trop technique ou une réponse trop longue risquent de perdre l’auditoire. Le mot clé ici : concision. Il est préférable de répéter efficacement une idée forte plutôt que de se perdre dans les détails. Comme dans une entrevue médiatique. Et pour faciliter la compréhension et l’assimilation des messages, on donne des exemples, on fait des images ou des jeux de mots et on établit des comparaisons.
Peu importe les questions ou les attaques, il faut être capable de ramener la discussion vers ses messages fondamentaux avec habileté, à l’instar d’un bon porte-parole médiatique qui maitrise la technique du pont. Pas de langue de bois, pas de cassette.
Se préparer et simuler, puis recommencer
Un débat des chefs est une épreuve de performance où chaque détail compte. Comme un athlète de haut niveau qui s’entraine en vue d’une compétition, on voudra simuler le même environnement lors de la préparation avec des collaborateurs qui imitent les autres chefs et leurs différents styles. L’objectif est d’anticiper le mieux possible toutes les attaques, répliques et autres lapins sortis d’un chapeau. Et une fois la simulation terminée, tel l’athlète à l’entrainement, on recommence!
Conclure avec force et assurance
La dernière impression est souvent celle qui reste. Il est donc crucial de conclure sur un message fort, inspirant et bien formulé qui laisse une empreinte durable sur le public.
En résumé, vous l’aurez compris, un débat bien livré peut être un tournant décisif dans une campagne. C’est pourquoi il est essentiel de s’y préparer, d’affiner ses messages et de contrôler chaque aspect de sa communication non verbale pour sortir gagnant.
Bons débats!