Par Jules Hébert, directeur principal, affaires publiques et gouvernementales
Les temps changent, comme le chantait Bob Dylan, et l’année 2025 ne fait pas exception. Face à un contexte international marqué par l’incertitude et la volatilité, quelles seront les réponses de nos dirigeants politiques? Quels dossiers occuperont l’espace public et forgeront-ils la suite des choses chez nous? Voici ce qui retient notre attention chez Morin RP.
L’élection du 47ᵉ président marque un tournant dans la politique américaine, dont les répercussions se feront sentir à l’échelle mondiale au cours des quatre prochaines années. Dès ses premières déclarations fracassantes, Donald Trump a provoqué des remous à travers la planète. Au Canada, son arrivée a exacerbé les tensions déjà existantes autour de l’impact des dynamiques macroéconomiques post-pandémiques sur le pouvoir d’achat des Canadiens, contribuant à la chute de Justin Trudeau.
À peine élu, le président Trump a menacé d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens et mexicains si ces pays n’intensifiaient pas leurs efforts pour mieux contrôler leurs frontières. Cependant, l’administration américaine tergiverse sur la mise en œuvre de ces tarifs, créant un climat d’incertitude et d’imprévisibilité pour les entreprises.
D’un côté, il impose des tarifs ciblés sur toutes les importations d’acier et d’aluminium, de l’autre, plusieurs spécialistes estiment que ces annonces cachent un jeu de négociations plus complexe. Peut-on deviner que la piste d’atterrissage sera d’exiger des prix plus bas pour l’exploitation de minéraux critiques, abondants sous le sol québécois? Seuls l’avenir ou les prochains décrets présidentiels nous le diront. En attendant, les marchés continuent de s’adapter aux va-et-vient des annonces. L’instabilité et le chaos constituent une nouvelle norme.
Quelles implications pour le Québec?
Face à cette situation, le Québec doit diversifier ses marchés d’exportation. Des représentations sont en cours auprès de partenaires européens afin d’explorer de nouvelles opportunités commerciales. Parallèlement, le gouvernement québécois devra encourager le commerce interprovincial, ce qui implique des allègements réglementaires pour faciliter la circulation des marchandises.
Élections fédérales et municipales : logement et itinérance à l’avant-scène
En plus du changement politique fracassant chez nos voisins du sud, le Canada entre dans une année électorale chargée où des sujets pressants s’imposeront dans les campagnes fédérale et municipales, notamment le logement et l’itinérance. Ces deux enjeux, souvent interdépendants, nécessiteront des solutions politiques durables.
Le gouvernement fédéral, quelle que soit sa couleur politique, devra soutenir le déploiement de nouveaux projets immobiliers tout en veillant à ce que les provinces disposent des ressources financières nécessaires pour lutter contre l’itinérance, un problème qui touche l’ensemble du pays.
Au niveau municipal, il sera crucial de collaborer avec les différents paliers de gouvernement pour obtenir les ressources permettant de répondre aux problématiques de première ligne. Les municipalités devront mobiliser les acteurs locaux autour de solutions innovantes, tout en s’attaquant à la dégradation du sentiment de sécurité des citoyens, particulièrement dans certaines grandes villes.
La clé : l’adaptation
L’année 2025 ne passera pas à l’histoire comme une année tranquille. Plusieurs plaques tectoniques politiques et économiques bougeront simultanément. Pour relever ces défis, il sera essentiel d’adopter une vision « macro », tout en agissant efficacement sur les enjeux locaux. Cela impliquera de tirer des leçons des expériences réussies ailleurs, dans un esprit de collaboration et d’adaptation.
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